Collotype colorié au pochoir par Vairel d'après la version originale de 1910 (tableau à l'huile et rehauts de pastel)
Ex. numéroté au verso au crayon 143/400 sur papier Licorne de Arjomari.
Édité par la Galerie Katia Granoff à Paris (1959). Le poème de Madame Katia Granoff est joint à la planche.
Très fidèles coloris des pochoirs des Établissements Vairel, qui ont réalisés ceux de l'édition originale de Jazz de Henri Matisse (1947), une référence.
Parfait état de conservation.
Note image : clic droit de votre souris pour afficher en plein écran.
Note : En 1868, Odilon Redon avait copié l’interprétation qu’Eugène Delacroix avait faite de ce thème pour le plafond de la galerie d’Apollon au Louvre : le jeune artiste était alors très impressionné par la force des couleurs et du mouvement chez le maître du romantisme. Il laissa ensuite cette thématique de côté, pour ne la reprendre que vers 1908. Elle devint alors un de ses sujets de prédilection. Dans les nombreuses variantes qu’il en donne, Redon varie par l’atmosphère colorée les heures du jour où il choisit de représenter le dieu-Soleil dans sa course, cabre plus ou moins les chevaux et va jusqu’à remplacer Apollon par un personnage ailé. Des papillons peuplent parfois les abords de la scène.
Dans cette version de 1910, conservée au Musée d’Orsay, comme dans le plafond de Delacroix, le moment représenté est celui de la fin du combat avec le serpent Python, d’où Apollon sort vainqueur. La silhouette d’Apollon, le dieu-Soleil, est à peine discernable, noyée dans la lumière qu’il dégage. La pureté du ciel – un camaïeu de bleus s’enrichissant de verts à mesure que l’on s’approche du char – situe la scène à l’aurore. La gueule du serpent Python agonisant est elle aussi à peine visible, juste esquissée, avant sa disparition définitive. Son corps est percé des flèches d’Apollon et se tord dans une dernière convulsion. Seuls les quatre chevaux sont bien distincts, leur blancheur soulignée par la lumière du dieu-soleil. Leurs corps ne sont modelés qu’avec du pastel, posé à même la toile qui apparaît vierge dans les zones d’ombre. L’un d’eux tourne un regard curieux vers la tête du serpent.
Odilon Redon s’intéressait depuis sa jeunesse aux questions de création et de destruction du monde. À la fin de sa vie, c’est le versant positif de ce questionnement qu’il met en avant en représentant le char d’Apollon, symbole de la création de la vie, de la victoire sur le chaos (source texte : Cécile Thézelais)